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26
communes -
22
observateurs
0
organisme -
Première observation
1994 -
Dernière observation
2024
Brassy - Cervon - Champeau-en-Morvan - Chissey-en-Morvan - Chitry-les-Mines - Corbigny - Cussy-les-Forges - Dun-les-Places - Epiry - Gien-sur-Cure - Gouloux - Lucenay-l'Évêque - Magny - Montsauche-les-Settons - Mouron-sur-Yonne - Moux-en-Morvan - Onlay - Ouroux-en-Morvan - Pazy - Planchez - Quarré-les-Tombes - Saint-Agnan - Saint-Brancher - Saint-Brisson - Saint-Léger-Vauban - Sardy-lès-Épiry
Informations sur l'espèce
La Moule perlière ou Mulette est une espèce remarquable facilement reconnaissable par sa couleur noire (marron chez les jeunes) qui contraste avec l’intérieur de sa coquille, nacrée blanc-rose. De la forme d'un rein, sa coquille est allongée et le sommet des valves (Umbo) est souvent très altéré. Deux dents cardinales sont situées dans la valve gauche, une seule dans la valve droite. La longévité de cette espèce est 100 ans en moyenne, sous nos latitudes, mais peut atteindre plus de 200 ans en Suède par exemple.
Reproduction
La Mulette perlière est dépendante de la présence d’un Salmonidés. Cela peut être le Saumon atlantique, mais localement la Truite fario est son hôte préférentiel. Les sexes sont séparés chez cette espèce mais il y a parfois des cas d’hermaphrodisme lorsque la population est en difficulté. Les mâles libèrent le sperme et la fécondation a lieu dans les cténidies des femelles. Les œufs évoluent en minuscules larves (glochidies) que les femelles libérèrent ensuite dans le cours d'eau et qui viennent se fixer sur les branchies d’un poisson-hôte, ses écailles ou ses nageoires, pendant 1 à 9 mois. Après cette phase parasitaire vitale, les larves se transforment en véritables bivalves et s’enfoncent dans le sédiment où elles restent environ 5 ans, jusqu’à atteindre une taille de quelques centimètres. La jeune moule ne laissera alors dépasser que la partie postérieure de sa coquille.
Régime alimentaire
La Moule est un animal filtreur qui se nourrit des particules organiques présentes dans l'eau et qu'elle filtre avec ses cténidies (branchies jouant à la fois un rôle respiratoire et alimentaire). Chaque individu filtre environ 50 litres d’eau par jour !
Historiquement présente dans les massifs anciens de France, les populations de Moule perlière ont vu en un siècle leurs effectifs chuter considérablement (disparition d’environ 90% des effectifs en France), et cela dans toute l'Europe. L’espèce a notamment été victime d’une surpêche intensive en raison des perles de nacre qu'elle produit, des perles très prisées jusqu’au milieu du XIXe siècle mais qui constituent un événement rare chez cette Moule (présence d’une perle tous les 1000 individus). Aujourd’hui, la principale menace qui pèse sur ces Moules est l’eutrophisation de l’eau, par l’apport excédentaire d’éléments nutritifs agricoles. Outre ces pollutions, le réchauffement des eaux et la destruction des habitats qui fragilisent cette espèce, la création d'ouvrages hydrauliques empêchant la libre circulation de ses deux espèces de poissons-hôtes et donc leur disparition rend la Moule perlière d'autant plus vulnérable. Aujourd'hui, la Moule perlière est sur la liste des mollusques protégés en France et est considérée en danger d’extinction par l'IUCN. L'espèce est également inscrite aux annexes II et V de la Directive Habitats-Faune-Flore et à l'annexe III de la Convention de Berne, pouvant à ces titres bénéficier de mesures de conservation et de protection. Depuis 2011, le Parc naturel régional du Morvan coordonne le programme LIFE+ Nature intitulé « Continuité écologique, gestion de bassin-versant et faune patrimoniale associée », qui vise à améliorer les conditions de vie et de reproduction d’espèces à fort intérêt patrimonial de nos cours d’eau de têtes de bassin, dont la Moule perlière.